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Arèstell

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Maître Du Destin

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Points : 434
Date d'inscription : 27/10/2012
Rôle : The King of the Fow / Tyran absolu

MessageSujet: Arèstell Arèstell EmptyDim 30 Nov - 15:34


Arèstell ouvrit brusquement les yeux. Il ne s'était pas réveillé d'un sommeil profond et réparateur, mais parce qu'il avait froid. Le jeune homme ne mit pas longtemps à s'apercevoir qu'il ne se trouvait pas dans son lit.
Il se leva aussi brusquement qu'il avait ouvert les yeux, un terrible sentiment de vide l'habitant. Il se rendit compte qu'il ignorait tout de lui : son nom, son origine, l'endroit où il vivait... Il était totalement amnésique !
La seule chose qu'il savait était qu'il se trouvait dans une forêt. La connaissait-il ? Avait-il l'habitude s'y aller ? Il l'ignorait. Impossible de s'en souvenir ! Il entendit soudain le bruissement d'un petit ruisseau et s'y précipita pour s'asperger le visage d'eau. Il ne se reconnaissait pas. Il ne reconnaissait même pas ses vêtements bruns. Essayant de ne pas céder à la panique, il se retourna et se retrouva face à une vieille femme.
Elle avait les cheveux en bataille, et le regard terrifiant. Cependant, elle sourit et dit :
- Je te connais mon enfant, alors que toi tu ignores tout de toi. Ne crains rien cher petit, et suis-moi... Je vais te révéler ton histoire... Et la raison pour laquelle tu es dans cet état...
Elle lui tendit la main, et Arèstell, poussé par la curiosité de connaître son histoire et l'identité de cette femme mystérieuse, saisit cette main qu'elle lui offrit, et se laissa guider vers l'endroit où elle avait décidé de lui faire découvrir son passé...

Arèstell suivit la vieille femme à travers la forêt. Plus ils avançaient, plus les arbres étaient rapprochés et touffus. Les hautes herbes et les vielles racines étaient partout, et il faillit trébucher à plusieurs reprises.
Que faisait-il ? Pourquoi donc la suivait-il ? Cette femme n'inspirait en rien la confiance... Mais avait-il un autre choix ?
Il avait du mal à se concentrer. Sa tête lui faisait mal et son cœur tambourinait sa poitrine comme un marteau contre une planche. Son nom, quel était son nom déjà ? Quel âge avait-il ? Pourquoi se trouvait-il ici ? Il ne reconnaissait ni les lieux, ni ses propres mains. Paniqué, alors que ses jambes avançaient toutes seules derrière l'étrange femme, il eut soudain du mal à respirer, et il se mit à trembler. C'est pourquoi il ne se rendit pas compte que la femme s'était arrêtée au beau milieu d'une petite clairière, et il faillit la percuter de plein fouet.
- Je me nomme Fatae, dit l'étrange femme d'une voix pénétrante. Et je sais qui tu es.
- Et alors ? Qui suis-je ?
La femme eut un sourire et avança sans un mot de plus. Arèstell observa la clairière.
Elle se trouvait contre une petite colline, de laquelle s'écoulait une fine cascade à l'eau claire. Fatae s'approcha de l'eau et en récolta dans le creux de sa main. Elle la regarda pendant de longues secondes avant de s'intéresser de nouveau au jeune homme.
- Veux-tu savoir qui tu es ?
- Évidemment ! Dites-moi !
- Je ne peux pas te le dire, tu dois le découvrir par toi-même.
Arèstell était atterré de cette nouvelle. Il comprenait de moins en moins ce qui se passait et cela commençait à le rendre fou de rage. Est-ce que la femme se moquait de lui ?
Malgré sa laideur sans âge, elle avait quelque chose de majestueux, d'intouchable. Bien qu'en colère, le jeune homme ne put se résigner à crier après elle.
- Comment puis-je le découvrir ? Demanda-t-il en s'approchant à son tour de la cascade.
Fatae eut de nouveau un sourire énigmatique. Elle laissa tomber l'eau qui se trouvait encore dans sa main, et Arèstell crut y percevoir des couleurs, bien que cela fût impossible, puisque l'eau qui s'écoulait était parfaitement claire.
- Cette eau, expliqua Fatae, est très puissante. Elle permet d'en apprendre davantage sur soi. Tenue dans la main gauche, elle montre une personne aimée. Tenue dans la main droite, elle montre ce que l'on est. Mais son pouvoir a une limite : chaque main ne peut tenir que trois images. Alors regarde-bien, et fait bon usage de tes souvenirs.
- Pourquoi moi ? Se demanda Arèstell à voix haute.
- C'est elle qui l'a demandé.
- Elle ?
Avant de répondre, Fatae eut un sourire.
- Main gauche : une personne aimée. Quand vous aurez terminé, un choix s'offrira à vous. Commencez quand vous voulez.
Arèstell se sentait plus que prêt. Il se demandait pourquoi Fatae ne lui racontait pas directement qui il était, puisqu'elle se vantait de le savoir. Il n'était pas certain de pouvoir croire au mystérieux pouvoir de cette mystérieuse eau dans cette mystérieuse clairière, mais Fatae avait éveillé sa curiosité en parlant d'une personne aimée.
S'il ne savait pas qui il était, il se sentait en revanche tout à fait capable d'amour. Mais pourquoi la personne qu'il aimait avait demandé ce qui lui arrivait maintenant ? Il y avait là quelque mystère à éclaircir.
Sous le regard attentif de la femme, Arèstell approcha sa main gauche de la cascade et laissa l'eau pénétrer entre ses doigts.
Il s'était attendu à un contact froid et à une sensation humide, mais cette eau était chaude et... solide. Du moins, c'est ce qu'elle paraissait, là dans sa main, à ne point déborder, à ne point couler. S'il avait eu un doute sur les propriétés magiques de cette eau, il n'en n'avait plus à présent : elle était loin d'être naturelle !
Le jeune homme se pencha pour mieux voir et eut la surprise d'observer une image se former à la surface de l'eau. C'était l'image d'une jeune femme en train d'étendre du linge. Elle souriait. Elle était très belle, avec de longs cheveux roux ondulés qui lui tombaient le long des hanches. Elle portait un foulard pour se protéger du soleil, et une simple robe couleur verte. Elle était vraiment belle.
- Sylvia... murmura Arèstell.
Cette femme s'appelait Sylvia ! Comment en était-il si sûr ? Il ne le savait pas, mais il en était persuadé : elle était la personne qu'il aimait, et elle s'appelait Sylvia !
Sans plus attendre, Arèstell laissa tomber l'eau que contenait sa main gauche et avança sa main droite dans la cascade.
Cette fois, l'image représentait quatre enfants qui jouaient dans le jardin d'une riche demeure.
- Ce sont mes frères !
Comment cette eau fonctionnait ? Quel était l'étrange mécanisme qui le faisait réaliser tout cela ? Il savait que c'était la vérité, sa réalité.
- Je suis le plus petit ! S'écria-t-il encore. Je m'appelle... Arèstell.
En prononçant son nom à voix haute, Arèstell sentit une douce chaleur lui parcourir le corps. Il savait enfin qui il était, il pouvait redevenir lui-même.
L'image bougea : il n'entendait aucun son, mais il comprit que ses frères étaient en train de se moquer de lui. Celui qui paraissait être le plus âgé le poussa et il tomba sur les fesses. Un autre le rua de coups de pieds.
Plus que de la colère, c'est de la honte que ressentit Arèstell. Il savait que cette image était un souvenir du passé, mais il en ressentait encore toute l'intensité. Il renversa vivement sa main pour que l'eau tombe et que l'image disparaisse. Il n'était pas sûr d'aimer cela : grâce à cette eau, il retrouvait peu à peu la mémoire, mais il ne voulait pas se souvenir en premier lieu des moments difficiles de sa vie. C'est pourquoi il se hâta de prendre de l'eau dans sa main gauche, pour revoir Sylvia.
La nouvelle image la montrait dans une pièce faiblement éclairée à la bougie. Elle se trouvait de dos, assise à une table, une plume à la main, en train d'écrire une longue lettre. Bien qu'il ne puisse lire ce qu'il y était écrit, Arèstell fût persuadé qu'il s'agissait d'une lettre d'amour, et son cœur s'en emplit de joie.
Soudain, Sylvia se retourna, un gigantesque sourire aux lèvres. Mais celui-ci se transforma bien vite en un cri d'horreur : quoique que la jeune fût en train de voir, cela la terrorisait.
- Quoi ? Que se passe-t-il ?
La vision montra un bras enveloppé dans une cape noire qui se saisissait de Sylvia. Sous les yeux médusés d'Arèstell, sa bien-aimée venait de se faire enlever.
- Non ! Sylvia !
Arèstell se précipita pour mettre de l'eau dans sa main droite. Il devait en apprendre davantage ! Quand cela s'était-il passé ? Sylvia était-elle toujours en vie ?
L'image qui se créa dans sa main droite était sombre : la scène se déroulait la nuit. Il se voyait, adolescent de quatorze ans, ouvrir la porte du salon de la grande maison dans laquelle il vivait avec sa famille. Là, un terrible spectacle sauta aux yeux de l'Arèstell du passé et de celui du présent : ses parents gisaient dans leur sang. L'Arèstell du passé courut à l'étage et découvrit, chambre après chambre, ses frères égorgés dans leur lit. Toute sa famille avait été assassinée.
Arèstell était devenu blanc comme la marbre. Lentement, il laissa retomber l'eau. Il se rendit compte à quel point la clairière était silencieuse. Il n'entendait que son cœur battre frénétiquement contre sa poitrine. Pourquoi l'eau ne lui montrait-elle plus que des malheurs ? Il n'avait plus droit qu'à une image par main... Pourvu qu'elle lui montre que Sylvia allait bien !
Il tendit nerveusement la main gauche et récolta l'eau magique.
L'image était de nouveau sombre. La pièce n'était éclairée que par des torches le long des murs. Cela ressemblait à un cachot. Il ne vit pas tout de suite le corps nu allongé à même le sol. Ce corps, dont il ne voyait que le dos et la longue chevelure rousse, était plein de brûlures et de cicatrices dont certaines saignaient encore. Des chaînes retenaient ses chevilles et ses poignets. La personne changea de position et Arèstell put voir son visage : c'était Sylvia.
- Nooooon !
Arèstell était maintenant fou de rage. Il laissa retomber l'eau et se précipita sur Fatae, qu'il prit par les épaules et la secoua.
- Quand était cette dernière image ? Est-ce que Sylvia est toujours en vie ? Répondez !!!
Fatae se laissa secouer avant de répondre d'une voix calme :
- Il reste une dernière vision de la main droite...
- Je me fiche de cette vision ! Je veux savoir si Sylvia est encore en vie ! Tout à l'heure vous avez parlé d'un choix ! Quel est ce choix ? Répondez ! Je veux que tout ça se termine, maintenant !
Il lâcha Fatae, et celle-ci ne sembla pas perturbée le moins du monde de s'être ainsi faite malmenée.
- Soit, répondit-elle.
Elle prit une mèche dans sa longue chevelure et arracha deux deux cheveux, qu'elle présenta à Arèstell en les faisant pendre devant lui.
- Si tu brises le cheveu de gauche, Sylvia sera libérée mais tu vivras malheureux le reste de tes jours. Si tu brises le cheveux de droite, tu retrouveras tous tes souvenirs heureux, mais Sylvia restera prisonnière. Là est ton choix. Réfléchis-bien.
Arèstell était estomaqué : quel genre de choix était-ce ? Qui avait décidé de tout cela ?
Il avait beau se concentrer pour essayer de retrouver d'autres souvenirs, rien n'y faisait. Les seules choses certaines étaient qu'il s'appelait Arèstell, qu'il habitait une grande maison, que toute sa famille y avait été assassinée, et que la femme qu'il aimait était retenue prisonnière quelque part et torturée. Comment pourrait-il un jour vivre heureux en sachant cela ?
Il se saisit donc du cheveux de gauche et tira de toutes ses forces à ses extrémités de sorte qu'il se cassa en deux.
Alors que le décor se brouillait autour de lui, Arèstell eut cependant le temps de voir le visage de Fatae s'éclairer d'un sourire inquiétant. Le temps de cligner des yeux, et il se retrouva allongé par terre, dans un cachot.
Le corps de Sylvia était étendue près de lui, elle semblait dormir. Nerveux, il s'approcha doucement et lui toucha l'épaule pour essayer de la réveiller. Au contact de sa peau contre la sienne, tous ses souvenirs lui revinrent.
Ce cachot se trouvait dans sa maison. C'était lui-même qui y avait séquestré la jeune femme.
Celle-ci ne se réveilla pas : elle était morte, libérée de son oppresseur.

Arèstell Kanyr était le dernier né d'une riche famille de Rycial. Dès son plus jeune âge, ses frères avaient compris qu'il était différent. En effet, Arèstell manquait d'empathie : il ne ressentait rien. Aucune émotion, jamais. Ce que 'il pensait être de l'amour n'était qu'obsession. Ses parents se désintéressèrent assez rapidement de lui. Il tua son premier chat errant à l'âge de six ans, pour voir. Il avait trouvé cela très enrichissant et avait continué régulièrement, jusqu'à l'adolescence où, en une seule nuit, il avait massacré toute sa famille sans en éprouver le moindre remords. Aucune preuve n'ayant pu être apportée, on l'avait laissé vivre dans la maison, plaignant sa grande solitude.
Les années avaient passé et Arèstell avait grandi. Tous les matins, il regardait passer les femmes avec leurs paniers de linge. Son regard s'était arrêté sur la belle Sylvia, qu'il trouvait fascinante. Il avait bien envie de l'observer davantage. Mais il avait appris que la jeune femme allait bientôt se marier et il avait décidé d'agir. Il la voulait pour lui tout seul, il avait en tête tout un tas d'expériences à faire avec elle. Alors il était allé l'enlever chez elle pour l'emmener dans ce cachot.
Si Arèstell Kanyr avait regardé une dernière fois l'eau tenue dans sa main droite, il se serait vu en train de soustraire Sylvia à son promis. Il se serait vu en train de la violer et de la torturer des pires manières qui soient, dans le sous-sol de sa grande maison, et il aurait vu Sylvia prier les dieux pour être libérée.
Les dieux avaient entendu les prières de Sylvia et avaient envoyé la vicieuse Fatae s'occuper du destin du tortionnaire.
En choisissant de briser le fil qui libérait la jeune femme, Arèstell lui offrait la fin de ses souffrances sous forme de mort. En coupant ce fil qui lui promettait malheur, il s'offrait une conscience.
C'est ainsi que, plongé dans les plus épouvantables remords, Arèstell comprit que le destin s'était joué de lui.


Ecrit par Ljüna Giwdeh
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Arèstell

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