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Tout ce qu'il reste de moi

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Eleonore

Eleonore

I - Apprenti

Messages : 80
Points : 111
Date d'inscription : 25/12/2012
Rôle : Guérisseuse / Reine des Mages Blancs
Armes : Aucune
Pouvoirs : Lecture des âmes - Guérison - Projection astrale

MessageSujet: Tout ce qu'il reste de moi Tout ce qu'il reste de moi EmptySam 14 Juin - 19:13

Eleonore Seïlynn

Remember ~ Brunuhville



Mes très chères filles,

Vous en savez si peu sur moi, alors que je sais tout de vous. Si j’avais pu imaginer ce qu’il se passerait, je vous aurai laissé une trace de mon passage dans le monde des vivants. Au lieu de cela, je vous écris maintenant, de cet endroit où je suis, où je veille sur vous depuis mon départ. Ces mots ne vous parviendront jamais, mais je ressens la nécessité de les écrire. J’ai ce besoin de vous laisser quelque chose de moi, et si vous ne le saurez jamais, cette trace invisible sera présente tout de même, et c’est l’essentiel.

Mes trésors, comme vous grandissez vite ! De vraies petites demoiselles ! Je vois que l’on prend soin de vous, je suis ravie de voir votre bonheur. Finalement vous avez de la chance, je n’aurai peut-être pas été capable de vous rendre aussi heureuses.  Cela doit être égoïste, car je vois que vous vivez dans le bonheur, seulement j’aurai aimé pouvoir vous élever, vous serrer dans  mes bras, sécher vos larmes et apaiser vos cauchemar. Je suis heureuse qu’une autre le fasse à ma place, elle le fait tellement mieux que je ne l’aurai moi-même fait… Finalement, je n’étais pas faire pour être mère, mais juste pour vous aimer.

Jour après jour, je regarde défiler vos vies. Maintenant, laissez-moi vous compter la mienne. Je suis née le 20ème jour du 1er moi de la saison du renouveau, en l’an 304. Je suis née de sang royal, première et unique enfant du Roi Ossyn et de la Reine Sélène des Mages Blancs. Toute désignée pour succéder un jour à mon père, j’ai grandi avec les joies et les désavantages d’être une héritière. Enfant je n’étais pas comme les autres, pas à cause de mon ascendance, mais à cause de mon pouvoir. La lecture des âmes.  C’est un don, pour moi c’était une malédiction. Et toi aussi, ma petite fille, tu devras en porter le poids, alors que toi, mon autre belle enfant, tu dois vivre avec celui de ton père.

La lecture des âmes… Ce pouvoir me permettait de savoir tout d’une personne par le biais d’un regard. Je savais tout : son passé, ses rêves, ses peurs, ses ambitions, ses desseins… Rien ne m’échappait. Avec le temps je suis parvenue à réduire la quantité d’informations que je voyais, cela ne fut cependant jamais suffisant. Toute mon enfance, je l’ai passée à détester le monde. J’avais beaucoup de mal à avoir des amis, ou simplement à m’entendre bien avec quelqu’un. Tout simplement parce que personne ne pouvait avoir de secrets pour moi, et que je me rendais compte que les êtres vivants avaient tous des défauts, des noires pensées… Ils étaient répugnants à mes yeux, j’étais intolérante.

Néanmoins il y a deux personnes qui ont échappé à mon dégoût des êtres humains.  Tout comme moi elles étaient des princesses. Aleana Callista, princesse des Animorph et Daeryssa Istrar, princesse des Paladins. Je peux dire qu’elles furent mes seules amies, les seules personnes à qui je me confiais, à qui j’osais dire que la vue d’êtres vivants était pour moi un supplice, et que mon manque de tolérance rendait la chose encore plus compliquée.

Puis… J’avais neuf ans. Du jour au lendemain, mon père a disparu. Cette nouvelle ébranla mon peuple, mais encore plus ma famille. Je savais que quelques années avant ma naissance, mon père a eu un enfant avec une autre femme que ma mère. C’était une fille, et toutes les nuits mon père lui parlait par télépathie. Elle s’appelait Swalia. Je m’interroge beaucoup : est-ce que mon père a du jour au lendemain décidé de tout plaquer, de m’abandonner, moi et ma mère, pour retrouver sa fille illégitime qu’il aimait tant ? Y avait-il une autre raison ? Ce mystère n’a jamais eu de réponses. Ma mère a décidé de partir à sa recherche, malgré les réticences des conseillers. Elle non plus n’est pas revenue. Ils m’avaient laissée seule.

Il fut décidé que les conseillers de mon père régneraient en régents sur mon peuple jusqu’à ce que j’atteigne mes dix-huit ans, pour devenir officiellement Reine des Mages Blancs. Les années passèrent, voir Daeryssa et Aleana était ma seule source de bonheur dans ce monde triste ou j’avais perdu espoir. Le temps s’écoulait, les saisons se succédaient. Puis vint le jour de mes dix-huit ans. Ce même jour je fus couronnée.  Mon règne n’aura duré que treize jours.

Ils sont arrivés, tellement nombreux, tellement armés. Nous n’étions pas préparés. Nous avions lutté, avec nos pouvoirs, avec quelques soldats. Ce ne fut pas suffisant. Les Guerriers Noirs encerclaient la ville d’Alassen. Puis les miens ont commencé à tomber. Le temps m’a semblé se figer dans une éternité de noirceur. Ce fut un massacre. Les Guerriers Noirs ont tués les hommes, violés les femmes et massacrés les enfants. Un carnage. Ce jour-là je me suis rendue compte de ce qu’était réellement la haine et la violence, que ce que je lisais dans les âmes n’était finalement rien comparé à la réalité.

Il n’y aucun survivants. Sauf moi. Je suis la seule. Je ne sais pas par quel miracle j’étais en vie, sans une égratignure, alors que le reste des habitants n’étaient plus que des cadavres. Après cela, je me suis dit que si j’étais envie c’était pour une raison, c’était pour faire le bien. Je me suis engagée dans la cause des Chevaliers de la Lumière. J’ai fait quelques rencontres, je me souviens d’Emryk, d’Elywenn et de Tsuki-Hikage, ainsi que Quandy. Les mois s’écoulaient, et alors que je pensais que ma vie reprenait un sens, que j’étais déterminée à reprendre mon trône et diriger mon peuple… Je l’ai rencontré.

C’était à Naeyalie, lors de la saison chaude. C’est couverte de honte et de regrets que je m’en suis tirée. Ce jour-là, il m’a agressée. Cet homme était un Guerrier Noir du nom de Derek. Cet homme, mes douces filles, est votre père. J’espère que jamais vous ne croiserez sa route. Je n’ai pas su me protéger de lui ce jour-là. Maintenant d’où je suis, je ne serais pas capable de vous protéger vous non plus. Je veille sur vous, mais je redoute que ma volonté à vous éloigner du danger soit suffisante.

Suite à mon agression, je me suis sentie tellement meurtrie... C'est tout de m^me hallucinant comment une seule personne peut changer votre vie... La veille je me sentais déterminée, le lendemain j'étais détruite. J'avais voulu garder cela pour moi, j'avais trop honte pour en parler. Mais je me suis finalement rendue compte que j'avais besoin de me confier. Tout d'abord, j'ai pleuré sur l'épaule de Daeryssa, puis ensuite j''ai révélé ce "secret" à Aleana. Cette agression m'a brisée, mais en même temps elle m'a offert le plus beau des trésors. Je ne vous cache pas qu'au début, je l'ai très mal vécut. Cette grossesse... Oui, j'étais enceinte de mon violeur. Ce fut un choc, une évidence tellement douloureuse au début, alors que je ne demandais qu'à oublier... Mais vous étiez là. Surtout, n'allez pas croire que je ne vous aimais pas, car pas une seule seconde je ne suis parvenue à vous détester. Mes chéries, vous étiez un don du ciel, vous porter dans mon ventre a reflété la plus belle période de ma vie. Quand j'ai soupçonné ma grossesse, je suis retournée chez Daeryssa, son médecin m'a alors annoncé que je ne portais pas un mais deux enfants. Vous.

Mes princesses, vous avez redonné un sens à ma vie. Je ne voulais pas errer tel un fantôme, je voulais me battre pour vous offrir le meilleur des avenirs. Alors je suis retournée à Alassen, ma ville natale, avec la détermination de faire renaître de ses ruines la cité. Des Mages Blancs sont venues m'aider dans ma tâche, ainsi que d'autres personnes, comme cet homme, Hettrick. Je voulais pour vous le meilleur des mondes, et pour cela je devais reprendre la place que j'avais délaissée durant presque un an.

Huit mois s'étaient écoulés, et Daeryssa était venue me retrouver. Lors d'une ballade, nous avons croisé Aleana. Toutes les trois réunies pour la première fois depuis bien longtemps, nous sommes retournées à Alassen. Les travaux avançaient bien, mais il y avait encore beaucoup de travail pour redonner à la ville des Mages Blancs sa splendeur d'antant. En ce 17ème jour du 3ème mois de la saison froide de l'an 323, vous avez vu le jour. Moi, j'y ai vu ma mort. L'accouchement fut difficile, et malgré les promesses de Daeryssa et la détermination d'Aleana, je n'y ai pas survécut.

Je suis tellement navrée de vous avoir laissées, d'être partie sans même que vous puissiez vous souvenir de mon visage. Je regrette de n'avoir jamais pu vous serrer dans mes bras, de vous apprendre à marcher et à utiliser vos pouvoirs. Je regrette que vous ne puissiez rien hériter de moi, étant mes filles illégitimes. Je regrette de ne pas pouvoir faire partie de votre vie.

Vous ne me connaissez pas, mais je sais tout de vous. Je ne suis pas là mais vous n'êtes pas seules. A vos côtés je serai, car si dans ma vie j'ai retenu une chose, c'est bien celle-ci : des ténèbres nait la lumière, du chaos nait l'espoir, les coeurs sont noirs et les desseins pas forcément meilleurs, mais si on cherche bien, il y a au fond de chaque être une lueur. Cette lueur, c'est la vie, tellement précieuse, parfois dure mais aussi très belle. Maintenant je sais que si on cherche bien, une lueur est cachée derrière la souffrance de chacun de nous.

Finalement j'ai pardonné à tous ces êtres leur noirceur, j'ai pardonné à Derek son geste. Vous vivez, vous souriez, vous pleurez... Vous deux, mes belles enfants, dans les bras de Daeryssa qui repart le coeur serré après mon enterrement vers son époux. Emplies de Vie et de Courage, vous avez l'avenir devant vous, un futur que vous tracerez sans moi, mais je ne m'en fais pas...

Puisque je veille sur vous.

Je vous aime...  Mes très chères filles
Aeryïl & Kaelyn



Maman


© Swalia
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